Sur le chemin de Compostelle

Petit retour sur une semaine de vacances qui a été riche à plus d’un titre. Riche d’enseignements, en paysages somptueux et en belles rencontres.

J’ai cheminé 7 jours sur la route de Compostelle en partant du Puy-en-Velay direction Santiago !

Ça faisait 2 ans que j’avais envie de randonner seule. Ma motivation première était de cheminer en pleine nature. Je voulais être littéralement incrustée dans le paysage. Pour ça la France offre de multiples possibilités. J’avais aussi le secret espoir de trouver des réponses intérieures, d’avoir un accès direct à mon cœur sans pollution mentale d’aucune sorte. C’est pourquoi je voulais partir seule, comme un chemin initiatique pour aller à la rencontre de moi-même.

On peut dire que je n’ai pas été déçue. Mes attentes ont été totalement comblées et plus encore.

Le chemin de Compostelle, ce n’est pas n’importe quel chemin de randonnée. Il a été foulé par tellement de pèlerins qui l’ont traversé avec toutes leurs prières, leurs intentions de pardon, de guérison, de libération etc. qu’il garde une énergie incroyable. Ce chemin est totalement habité.

Je crois que quel que soit le temps que l’on passe à emprunter ses routes, quelles que soient les difficultés que l’on rencontre et même si on abandonne en cours de route, on en ressort en ayant appris quelque-chose.

Et pour éviter que cet apprentissage se fasse dans la douleur, il est important de bien se préparer en amont.

La préparation

Je n’ai pas spécialement fait de préparation physique, mais cela peut être une étape à ne pas négliger si on n’est pas du tout sportif ou qu’on n’a jamais randonné de sa vie. La section qui part du Puy est assez vallonée, il faut se préparer à bien transpirer !

L’essentiel de ma préparation aura été dans l’acquisition de bonnes chaussures de marche et d’un sac à dos de compète. J’ai pris le soin de tout peser avant de partir. Mon sac ne devant pas faire plus de 8kg (eau comprise). Et franchement le poids du sac est un élément clé de cette marche. Si on veut tenir sur la durée, il faut s’alléger le plus possible !

En chemin

Physiquement, au-delà des courbatures classiques dans les jambes, c’est le poids du sac qui a été le plus éreintant. Les 3 premiers jours sont un cap à passer, je ne m’étais pas trop chargée en km. Environ 20km par jour suffisent pour mettre son corps en condition. Le 4e jour, les douleurs sont toujours là mais le corps comprend qu’il va devoir faire cet effort physique et il accepte plus facilement la douleur. On ressent donc comme un regain d’énergie le 4e jour, une nouvelle vitalité qui nous permet de marcher plus vite et plus longtemps.

Si j’ai été seule la plupart du temps pendant ma marche, j’ai croisé pas mal de pèlerins et j’ai sympathisé avec eux. Le fait de se croiser, de se revoir dans les gites d’étapes le soir ou le midi, on finit par se reconnaître. Les échanges sont très enrichissants et d’une simplicité folle qui est surement dû au côté éphémère de la rencontre. Les sourires et l’entraide sont de mise et toujours sincères.

La voie du Puy, est en effet la voie la plus fréquentée. C’est aussi une des portions du GR65 les plus belles. Les paysages sont incroyables. Je crois que c’est le plateau de l’Aubrac qui m’a le plus marqué. C’est un paysage désertique, presque lunaire à 1200m d’altitude, façonné par les vents, les cours d’eau et les pâturages. Et qu’est-ce que j’ai bien mangé ! Il y a encore à cet endroit des petites et moyennes exploitations agricoles qui nous permettent d’avoir directement accès à des produits locaux et de qualité.

Mais par-dessus tout j’ai compris que le chemin était en lui-même une métaphore de la vie. A la fois magnifique et douloureux. Qu’il était important de s’alléger de tout ce qui peut nous encombrer, que ça soit matériel ou relationnel et que le chemin nous apporte toujours ce dont on a besoin. Pas forcément tout de suite au moment où on le désire, mais au moment le plus juste. Il est nécessaire d’y croire et de garder la foi.

Enfin, rester ouvert et se laisser surprendre par le chemin. Ça demande un certain lâcher prise qui vient au fur et à mesure du cheminement. On verra bien ce que l’on rencontre, ce que l’on va trouver sur sa route, où on va pouvoir se reposer, quel paysage va nous émerveiller. Inchallah !

J’en tire une force nouvelle, une plus grande affirmation de moi-même, un peu plus de foi en la vie…

Merci au chemin de m’avoir accueilli, merci à mes pieds de m’avoir fait parcourir ces si beaux paysages et merci aux merveilleux pèlerins rencontrés sur ma route. C’était magique, une expérience unique et tellement riche !!

Dans le silence et la solitude,
on n’entend plus que l’essentiel

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